Chargement Évènements

« Tous les Évènements

Didactique de l’anglais langue étrangère en contexte éducatif : enjeux et spécificités

26 juin - 28 juin

Colloque ARDAA 2024

Sorbonne Nouvelle, Paris

 

Texte de cadrage

Le point de départ de ce colloque « Didactique de l’anglais langue étrangère en contexte éducatif : enjeux et spécificités » est à rechercher dans le contexte de politique des langues et de politique éducative spécifiques à la France, caractérisées par la concurrence de deux hégémonies : la langue française et la langue anglaise.  Cette concurrence s’est traduite par un développement de didactiques non exclusivement centrées sur l’anglais comme la didactique du FLE ou la didactique des langues. Il nous a semblé important de clarifier le domaine ainsi que sa place dans le paysage mondial.

De prime abord, la « Didactique de l’anglais » renvoie à l’enseignement-apprentissage de l’anglais à la fois langue de communication et discipline institutionnelle relevant de l’anglistique ou études anglophones. L’un des enjeux du colloque sera d’envisager ce que l’on entend par « anglais » aujourd’hui puisque cela peut recouvrir l’anglais langue étrangère, l’anglais langue seconde, l’anglais académique, l’anglais de spécialité, l’anglais lingua franca, etc.

Se pose aussi la question de l’anglais comme langue d’apprentissage par opposition à l’anglais langue d’enseignement (parcours renforcés, dispositif EMILE, internationalisation des formations, etc.). Le domaine peut être compris comme appartenant à la didactique des langues-cultures (Galisson et Puren, 1999 ; Galisson, 2002), discipline centrée sur l’observation, l’analyse, l’interprétation et l’intervention concernant les environnements, pratiques et processus situés et interreliés d’enseignement-apprentissage.

Elle peut être considérée également comme une spécificité au sein de la didactique des langues dont on distingue plusieurs courants : linguistique (Bailly, 1998), historique (Puren, 1988), praxéologique (Galisson & Puren, 1999 ; Bailly, 1998 ; Narcy-Combes, 2005), entre autres. Elle s’inscrit également dans la didactique du plurilinguisme (Huver & Macaire, 2021, Candelier, 2008, Moore, 2006, Macaire et al., 2003) qui s’intéresse au répertoire linguistico- communicatif de l’usager des langues, à la rencontre de l’autre et à la dimension interculturelle où le locuteur natif n’est plus la seule référence.

La didactique de l’anglais apparaît ainsi comme un domaine complexe qui mérite que l’on s’interroge sur son identité. Pour résumer, ce colloque vise à comprendre et à définir les spécificités de la didactique de l’anglais. Dans un monde globalisé, comment « situer » la didactique de l’anglais au terme de ce premier quart du XXIe siècle ?

 

Il s’agira d’interroger l’épistémologie de la discipline, en relation avec l’évolution historique et les autres didactiques (du FLE, des langues, du plurilinguisme), mais aussi ses objets de recherche (quels sont les objets les plus saillants, ceux qui devraient être développés, ceux qui sont devenus obsolètes), les dispositifs d’enseignement-apprentissage incluant les supports, ressources et outils didactiques (démarches pédagogiques, contextes de classe etc.) et enfin, les questions  méthodologiques et le lien entre la recherche, le terrain et la formation.

 

4 axes d’étude sont proposés :

 

AXE 1 – Épistémologie

Le premier axe permettra de faire émerger un nouvel ancrage épistémologique.

Comment la didactique de l’anglais se situe-t-elle aujourd’hui par rapport à la didactique du FLE, la didactique des langues, la didactique des langues-cultures, la didactique du plurilinguisme, etc. ? Quels sont ses fondements ? Comment ont-ils évolué depuis qu’elle s’est constituée en champ de recherche ? Cet axe fait appel à une démarche généalogique qui permettra de compléter l’histoire de la didactique de l’anglais jusqu’à aujourd’hui en tenant compte de l’évolution de la place de cette langue dans les systèmes éducatifs (Sarré & Whyte, 2016 ; Smith & McLelland, 2018 ; Tardieu, 2021, 2023). On fait ici référence à la prédominance de l’anglais face aux autres langues dans le contexte français et européen. Comment l’impact de cette « hégémonie » est-il ressenti et traité dans le monde, en termes de politiques linguistiques ?  Cette approche généalogique pose également la question du positionnement de la didactique de l’anglais vis-à-vis des autres didactiques et des autres disciplines de recherche qui sont de puissantes sciences contributoires à la didactique (linguistique, psycholinguistique, sociolinguistique, sciences cognitives, neurosciences, etc.) et/ou d’enseignement (linguistique, littérature, civilisation, traductologie). La réflexion pourra aussi porter sur l’évolution géographique de la discipline, potentiellement en parallèle avec l’évolution historique (France, Grande-Bretagne, USA, Europe, Asie, monde…) mais aussi sur les aires institutionnelles (primaire, secondaire, supérieur).

 

Les contributions au sein de cet axe permettront de clarifier la posture de la didactique de l’anglais dans le paysage mondial.

 

AXE 2 – Objets de recherche et terrains d’enseignement-apprentissage

Les intervenants pourront présenter leurs objets de recherche : langue étrangère/seconde, Lansad, Anglais sur Objectifs Spécifiques (pour la traduction, la littérature, la grammaire, l’histoire, etc.), Anglais sur Objectifs Académiques, Anglais de Spécialité, Enseignement d’une Matière par l’Intégration d’une Langue Étrangère (EMILE), enseignement inclusif – élèves à besoins éducatifs particuliers, etc. Ces objets s’inscrivent dans des contextes divers : enseignement 1er et 2nd degrés, enseignement supérieur, formation initiale, continuée et continue des enseignants etc. Ils se déclinent selon des modalités variables : présentiel/hybride, distanciel, co-modalité, classe inversée (Alsowat, 2016), enseignement synchrone, asynchrone, etc. dans un cadre plus ou moins formel.  Le contenu même de ce volet offrira un bon tour d’horizon de la recherche actuelle en didactique de l’anglais. Il permettra de voir quels sont les objets les plus saillants, les plus fréquents, quels sont ceux qui font défaut et mériteraient d’être développés. À titre d’exemples, citons l’évaluation-certification, l’apprentissage en autodirection, les interactions orales en classe, l’apprentissage sur corpus, l’utilisation des traducteurs en ligne avec les élèves, le tutorat à distance, le recours aux TICE, les (télé)-tandems (Jauregi & Melchor-Couto, 2017), la prise en compte du plurilinguisme (Gabillon, 2022), le lien entre apprentissage formel et informel (Sockett, 2016 ; Toffoli & Sockett, 2015).

 

Les travaux présentés au sein de cet axe permettront de mieux cerner l’identité de la didactique de l’anglais, sa signature de recherche (objets spécifiques, objets communs à la didactique des langues, etc.) mais aussi de porter un regard critique sur ses questionnements et ses limites.

 

AXE 3 – Supports, ressources, outils et dispositifs didactiques

Il s’agira de présenter des communications sous l’angle des supports, ressources et autres outils didactiques suscitant des pratiques d’appropriation et des pratiques réflexives. Au sein d’un dispositif pédagogique, différents supports et outils sont utilisés : fiches, carnets de bord et journaux d’apprentissage, jeux (jeux sérieux, jeux vidéo, jeux de plateau, jeux de simulation, jeux d’enfants, etc.). Ils sont au service de différents domaines : littérature jeunesse, pratiques artistiques, théâtre, monde professionnel, culturel ou académique, etc. Quelle est leur fonction ? Comment sont-ils utilisés : bruts ou détournés, transformés, adaptés ? Sont-ils au service de l’apprentissage et/ou de la réflexion sur l’apprentissage de l’anglais ? Les utilisations de ces supports peuvent-elles s’inscrire dans des théories didactiques précises ?

Les intervenants pourront s’interroger sur les types de ressources, le choix des supports en relation avec des notions telles que l’authenticité, la créativité, l’engagement. Ils réfléchiront également à leur intégration dans des dispositifs d’enseignement/apprentissage facilitant la réalisation de tâches, la résolution de problèmes, le développement de compétences langagières et s’interrogeront sur leur pertinence en fonction des besoins et intérêts des élèves/apprenants. Ils pourront également montrer les avantages et les inconvénients qu’il y a à diversifier ces ressources.

 

La réflexion au sein de cet axe favorisera le partage de démarches pédagogiques et expérimentales sur l’actualité de la didactique de l’anglais.

 

AXE 4 – Ancrages théoriques, questions méthodologiques et formation de praticiens réflexifs

La recherche en didactique de l’anglais s’appuie nécessairement sur des théories linguistiques et des théories de l’apprentissage qui pourront être explicitées, de même que les modélisations et les dispositifs auxquels elles donnent forme.

Les communications souligneront les aspects méthodologiques spécifiques adoptés en fonction des terrains de recherche qui sont souvent très contraints. Différentes approches pourront ainsi être présentées : recherches compréhensives, expérimentales, recherches-action ou développement, recherches-création, etc. La recherche en didactique de l’anglais se heurte également à diverses contraintes institutionnelles et éthiques : difficultés à entrer dans les classes, manque de moyens, RGPD, plan de gestion des données etc. Se développe en parallèle une formation en didactique de l’anglais dispensée dans l’enseignement supérieur : formation initiale et continue des enseignants, formation de formateurs, formation à et par la recherche (Wright, 2010). Il pourra s’agir aussi de communications qui articulent la méthodologie de la recherche avec le terrain et s’inscrivent dans la perspective du « praticien-chercheur » (Narcy-Combes, 2005) : approches expérientielle, participative, collaborative ; constitution de corpus, collecte de données, méthodes de traitement quantitatives, qualitatives, mixtes ; outils de traitements des données, etc.

 

Les échanges permettront de situer la didactique de l’anglais dans les contributions qu’elle apporte à l’ensemble de la société.

 

Modalités de soumission (communication ou poster) :

Langues de travail : anglais (privilégié) et français (de façon à faciliter la participation de nos collègues internationaux, les communications en français devront s’accompagner d’un diaporama en anglais)

Longueur des abstracts : 300 mots (hors références bibliographiques)

Date limite d’envoi des propositions : 10 juillet 2023

Notification d’acceptation : 30 octobre 2023

Modalité de soumission : en ligne, onglet « nouveau dépôt »

Anonymisation : veillez à ne laisser aucune trace de votre identité dans le corps du texte (et dans les fichiers, le cas échéant) de votre soumission.

NB : les propositions de posters sont possibles. Les doctorants ou jeunes docteurs sont encouragés à participer. Un prix sera décerné à l’auteur du poster recueillant le plus de votes.

Détails

Début :
26 juin
Fin :
28 juin
Catégorie d’Évènement:
Site :
https://ardaa2024.sciencesconf.org/

Lieu

Paris
France

Organisateur

Aarda