Organisateur(s) : INALCO – Laboratoire PLIDAM ; Université Shanghai Jiao Tong – l’École d’Ingénieurs Paris-SJTU (Chine)
Colloque international organisé par l’équipe de recherche PLIDAM (Axes 2 et 3), Inalco, Paris, France et l’École d’Ingénieurs Paris-SJTU Université Shanghai Jiao Tong, Chine
Lieu : Inalco, Paris, France – 65, rue des Grands Moulins 75013 Paris
Argumentaire
Les acteurs de l’enseignement-apprentissage des langues et des cultures, maternelles et étrangères se retrouvent traditionnellement sous l’ombrelle des « sciences du langage ». Or, le champ de la didactique, organisée autour de faits de langue à transmettre en classe, n’est pas celui la linguistique au sens restreint (étude du fonctionnement de la langue).
Dans la formation universitaire des enseignants, la linguistique tient le haut du pavé en tant que discipline d’appui (parallèlement à leur formation en littérature et, le cas échéant, en traduction). Cependant, une fois arrivés en classe, lieu social qui crée des contacts entre la réflexion scientifique et l’action pédagogique autour de la L2, les enseignants de langue, en particulier les novices, sont déchirés entre les diverses théories linguistiques, les produits de transposition (grammaires, dictionnaires, supports d’apprentissage traditionnels et numériques) et leurs activités quotidiennes pour planifier la transmission du savoir linguistique en classe de L2.
Dans ce cadre, se pose une série de questions :
Se pose ainsi le problème général du degré d’abstraction du langage susceptible d’être adopté en classe. Un cours de langue en L2 est à la fois plus et moins qu’un cours de linguistique. Plus : dans la mesure où l’apprenant doit acquérir des comportements, des normes et des valeurs que les linguistes tendent à exclure épistémologiquement de leur champ d’investigation. Moins : puisque l’apprenant, qui ne se destine pas à devenir spécialiste du langage, n’attend pas des règles destinées à des natifs.
Transposer des savoirs produits par la linguistique vise à aménager des concepts afin de les rendre maniables pour l’enseignement, et suppose de prendre en compte les conditions de l’apprentissage, le cadre institutionnel, la formation des enseignants, sans perdre de vue les apprenants eux-mêmes, leurs profils cognitifs, leurs besoins, leurs âges, leurs capacités et motivations.
Aucun enseignant ne doit renoncer à exploiter, au bénéfice de ses cours, les résultats des travaux en sciences du langage. A noter également : même si l’on dispose d’abondants travaux sur certaines langues à tradition académique, pour d’autres langues (souvent menacées de disparition), l’état de la documentation peut être inégal, impossible à vérifier, ou inexistant.
En partenariat avec l’Université Shanghai Jiao Tong, Chine, ce colloque est organisé par l’équipe de recherche PLIDAM rattachée à l’Inalco, établissement unique au monde, chargé d’enseigner une centaine de langues/civilisations, variées tant du point de vue génétique que typologique et aréal, tout en faisant avancer la réflexion dans le domaine de la linguistique générale et appliquée.
De toute évidence, décrire une langue n’est pas la même chose que l’enseigner, en particulier face à un public non-natif. Pour que la langue étrangère devienne un objet d’enseignement, il faut transformer des objets « savants » en objets « enseignables ». Aussi, l’enjeu de ce colloque est de faire dialoguer théories et applications, en mobilisant des linguistes (intéressés par l’enseignement) et des didacticiens (ouverts à la linguistique) travaillant sur des corpus variés.