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Appels à contribution

Empowerment et apprenants de langues étrangères : comment aider les apprenants à tirer le meilleur parti de leur apprentissage des langues ? – Date limite : 8 décembre 2024

Vol. 44, n° 2 (décembre 2025)de Recherche et pratiques pédagogiques en langues

En collaboration avec l’Association pour la Recherche en Didactique et Acquisition de l’Anglais (ARDAA), la revue Recherche et Pratiques Pédagogiques en Langues (RPPL) publie un appel à contributions pour son futur numéro sur la notion d’empowerment dans le cadre de l’apprentissage des langues étrangères. L’objectif de ce numéro spécial est de présenter des recherches qui portent sur la façon dont ce concept trouve sa place au sein des théories sur l’enseignement-apprentissage des langues et/ou qui étudient des outils, des pratiques et le rôle que peut jouer l’enseignant afin de favoriser l’empowerment de ses apprenants en classe de langues. Les articles soumis examineront la notion d’’empowerment dans différents contextes : l’apprentissage des langues secondes, étrangères et de spécialité, l’enseignement des langues à différents niveaux (primaire, secondaire, dans le supérieur et dans le cadre de la formation continue et tout au long de la vie), ainsi que dans le domaine de la formation des enseignants.

Le concept d’empowerment est étroitement lié à d’autres construits tels que la motivation, les compétences communicatives et, surtout, l’autonomie d’apprentissage et l’agentivité (Bainbridge Frymier et al., 1996 ; Brooks & Young, 2011 ; Schrader, 2003 ; Bandura, 2009 ; Larsen et al., 2021). D’autres facteurs entrent aussi en jeu tels que l’environnement d’apprentissage, le contexte culturel, les expériences passées de l’apprenant, ainsi que divers facteurs psychologiques (Schrader, 2003). Bien qu’il existe plusieurs définitions du terme empowerment, les chercheurs tendent à s’accorder sur le fait qu’il s’agit d’une variable complexe qui se rapporte à la manière dont les apprenants prennent le contrôle de leur propre apprentissage afin d’atteindre des objectifs qui sont soit valorisés sur le plan personnel, soit valorisés par un groupe auquel ils appartiennent (Pan, 2022).

Pour un apprenant, mettre en œuvre son propre empowerment implique non seulement d’être motivé pour apprendre, mais aussi d’avoir les compétences et le savoir-faire nécessaires pour prendre les mesures qui s’imposent pour atteindre les objectifs qu’il s’est fixés. Ainsi, le rôle de l’enseignant reste primordial afin de guider les apprenants dans leur prise de décision, même si, souvent, une partie du processus d’apprentissage des langues se réalise en dehors de l’institution (Little, 1991 et 2022). Proposer des dispositifs qui donnent aux apprenants une certaine marge de liberté peut avoir un impact positif sur leurs apprentissages. La recherche a en effet montré que les étudiants, y compris les jeunes apprenants (Dam, 2003), sont capables de prendre le contrôle de leur apprentissage et apprécient d’avoir la possibilité de le faire (Bailly et al., 2018 ; Molle et al., 2019 ; Dressman et al., 2023). Néanmoins, les apprenants ont souvent du mal à prendre des décisions et à progresser en l’absence de conseils clairs et de suivi régulier (Quoc Tran, 2020 ; Terrier & Maury, 2015 ; Yen et al., 2024).

C’est dans la perspective de ce cadre théorique que le présent numéro spécial s’attache à rassembler des recherches portant sur l’enseignement-apprentissage des langues. Les propositions de contributions portant sur cette question générale de recherche pourront explorer un ou plusieurs des axes suivants :

Axe 1 : Épistémologie. Les articles relevant de cet axe examineront comment la notion d’empowerment a été étudiée dans différents domaines liés à l’apprentissage des langues. Par exemple, au vu de la difficulté de traduire le terme « empowerment » en français et dans d’autres langues, comment cette notion se matérialise-t-elle dans différents contextes pédagogiques et culturels dans le domaine de l’apprentissage des langues ? La notion d’empowerment peut-elle être envisagée et mise en œuvre de la même manière pour les jeunes apprenants, les adolescents et les adultes ? Au regard de l’essor de l’anglais en tant que lingua franca et des variétés d’anglais glocalisées (Yazan, 2018), comment l’enseignement de l’anglais peut-il être adapté pour favoriser l’empowerment des apprenants ? Comment les apprenants perçoivent-ils les différences entre l’apprentissage de la langue générale et des langues de spécialité (Arnó-Macià et al., 2020 ; Isani & Wozniak, 2020 ; Millot, 2020 ; Schug & Le Cor, 2017) ? Comment le concept d’empowerment peut-il aider les chercheurs à définir le domaine de l’enseignement des langues et à le promouvoir comme un domaine à part entière (Tardieu, 2021) ?

Axe 2 : Contextes d’apprentissage et d’enseignement. Les articles s’inscrivant dans cet axe présenteront des recherches qui portent sur la place des enseignants, des apprenants et de l’expérience d’apprentissage dans une variété de contextes. Par exemple, dans quelle mesure les dispositifs de formation des enseignants forment-ils des enseignants de langues prêts pour le terrain et favorisent-ils leur empowerment (Dajani & McLaughlin, 2009) ? Comment l’enseignant peut-il, à son tour, influencer le sentiment d’empowerment de ses apprenants (Karlin, 2016) dans le cadre de l’enseignement au niveau primaire, secondaire et supérieur ? En contexte endolingue et exolingue ? Quel est le lien entre apprentissage formel et informel dans l’autonomisation et la responsabilisation de l’apprenant (Rivens Mompean, 2022 ; Toffoli & Sockett, 2015 ; Toffoli et al, 2023) ? Comment les apprenants communiquent-ils dans la langue cible à l’intérieur et à l’extérieur de la classe de langues ? En présentiel et/ou en ligne ? Comment les enseignants peuvent-ils assurer un suivi et donner des retours utiles et compréhensibles à leurs apprenants ? Quelles sont les stratégies dont disposent les enseignants pour aider les apprenants à développer certaines compétences linguistiques de la langue cible (grammaire, phonologie, etc.), ainsi que ses différents traits, composants et caractéristiques linguistiques ? Comment la théorie peut-elle outiller les enseignants afin de développer et enrichir leurs pratiques de classe (J.-P. Narcy-Combes & M.-F. Narcy-Combes, 2007) ?

Axe 3 : Ressources, outils et matériel pédagogique. Les articles relevant de cet axe examineront la variété des ressources auxquelles les enseignants ont recours pour donner à leurs apprenants les moyens d’apprendre une langue. On se penchera également sur les ressources que les apprenants utilisent eux-mêmes pour progresser en langue et devenir des utilisateurs plus indépendants des langues qu’ils apprennent. Par exemple, on pourrait analyser le rôle des centres de (ressources en) langues dans le développement de pratiques d’apprentissage autonome (Chateau et al., 2017 ; Chateau & Molle, 2023 ; Molle et al., 2019 ; Edlin, 2016). Aussi, que pensent les apprenants des nombreux outils technologiques à leur disposition, aujourd’hui, pour la pratique des langues tels que les traducteurs automatiques et les intelligences artificielles (Kohnke, 2023 ; Nassau et al., 2022) ? Comment les pratiques d’enseignement récentes (par exemple, l’enseignement hybride ou la classe inversée), encouragent-elles les apprenants à jouer un rôle plus actif dans leur propre apprentissage ?

Axe 4 : Méthodologie de recherche. Les articles qui s’inscrivent dans cet axe se concentreront sur la manière dont la recherche est menée dans le domaine de la didactique des langues. Quelles sont les stratégies que les didacticiens emploient pour étudier et analyser les pratiques d’apprentissage de leurs apprenants ? Quelles informations peut-on tirer d’outils tels que les carnets de bord ou journaux d’apprentissage, les enquêtes ou questionnaires d’évaluation des enseignements par les étudiants (EEE), les groupes de discussion (focus groups), les corpus d’apprenants ou les observations de classe concernant les trajectoires d’apprentissage des apprenants ? Qu’est-ce que les recherches-action peuvent nous apprendre sur les progrès des apprenants en langues (Nurfadila, 2021) ? Comment les didacticiens vivent-ils leur double identité à la fois de praticien et de chercheur (Tack & Vanderlinde, 2016) ? Comment évaluer l’effet des pratiques pédagogiques sur l’apprentissage et le sentiment d’empowerment des apprenants ? Enfin, comment analyser l’interlangue des apprenants et leurs progrès en matière d’apprentissage ?

Modalités de soumission

Toutes les soumissions doivent respecter les normes APA, 7e édition (https://bib.umontreal.ca/citer/styles-bibliographiques/apa?tab=5248895).

Les textes soumis doivent être envoyés en deux versions : une version anonymisée (en supprimant toute mention des noms des auteurs, des affiliations et des autocitations) et une version non anonyme, aux trois éditeurs invités de ce numéro : justine.paris@u-paris.fr , dschug@parisnanterre.fr et laurent.perrot@univ-lille.fr .

Typologie des publications possibles

– Articles : 25 000-40 000 caractères (espaces exclus), à l’exclusion du résumé et des mots-clés ;

– Notes de recherche ou de pédagogie : 10 000-20 000 caractères (espaces exclus), hors résumé et mots-clés ;

– Fiches pédagogiques : 8 000-15 000 caractères (espaces non compris), hors résumé et mots-clés ;

– Recensions : 8 000-15 000 caractères (espaces non compris).

Le détail de chacune de ces rubriques se trouve sur la page “principes de soumission et de publication” du site de la revue : https://journals.openedition.org/apliut/5153

Les consignes aux auteurs peuvent également être consultées sur la page suivante : https://journals.openedition.org/apliut/1965

Calendrier prévisionnel

Soumission des propositions : 8 décembre 2024

Retours aux auteurs : 10 mars 2025

Versions révisées : 12 mai 2025

Publication du numéro : décembre 2025

L’appel en ligne.