EDL/FLLTR n° 46
L’apprentissage des langues s’inscrivait traditionnellement dans un espace et un temps strictement délimités : la salle de classe avec ses murs-limites et ses horaires immuables, fixés en amont par l’institution. Depuis la fin du 20e siècle, les conditions d’apprentissage ont subi des mutations importantes. L’essor de l’apprentissage en autonomie, la facilité d’accès aux outils et environnements numériques (plateformes, applications, ressources en ligne), et la multiplication des dispositifs (MOOC, classes inversées, chatbots, plateformes d’autoformation, etc.), l’introduction de l’intelligence artificielle ont conduit à une diversification des espaces d’apprentissage, investissant, entre autres, les centres de langues et les domiciles, et à des formes hybrides et plus flexibles. Le temps d’apprentissage s’est également fragmenté, modifiant souvent la régularité temporelle d’antan (European Centre for Modern Languages, 2023 ; Felce, 2022). La pandémie du Covid-19 a, par ailleurs, agi comme un catalyseur de ces évolutions, engendrant des changements majeurs dans l’organisation de l’enseignement et de l’apprentissage.
Face à ces bouleversements, quels sont les effets de ces mutations sur les apprenants comme sur les enseignants? On pourra explorer ces reconfigurations à travers :
• une approche diachronique, attentive aux évolutions des pratiques d’enseignement/ apprentissage des langues sur le temps long ;
• une approche synchronique, centrée sur les nouvelles formes d’apprentissage ainsi que sur leurs dispositifs ;
• des retours d’expérience (recherches actions, études comparatives, etc.) sur :
– les effets de l’adoption des plateformes et des outils numériques du point de vue des enseignants et selon les apprenants;
– l’influence des nouvelles dimensions spatiales et temporelles sur les processus d’apprentissage des langues et les modalités d’évaluation ;
– les modifications des pratiques d’oral et d’écrit ;
– les variations de la motivation et de la performance des apprenants selon les espaces d’apprentissage ;
• une exploration de l’expression du temps sur le plan grammatical, en fonction des langues et des cultures.
Références
EUROPEAN CENTRE FOR MODERN LANGUAGES. 2023. Rethinking language education after the experience of COVID-19. https://www.ecml.at/Portals/1/documents/ECML-resources/ Rethinking-language-education-after-the-experience-of-covid-FR.pdf?ver= 2024- 04-05-12 1215-400.
FELCE, Catherine. 2022. Le temps relatif de l’apprentissage entre activités numériques distancielles et séances de cours en présentiel : Soutenir l’appropriation de L2 chez des apprenants débutants. Lidil, 66. https://doi.org/10.4000/lidil.11140.
Soumission
Les contributions peuvent se faire en français ou en anglais, sans phase de proposition. Les articles (entre 6 000 et 10 000 mots) aborderont un des aspects de la problématique pour le numéro 46 de la revue Études en didactique des langues et devront respecter la feuille de style disponible à l’adresse https://edl-ple.simplesite.com/438385486/438385492. Ils devront être adressés par courrier électronique avant le 31 décembre 2025 à edl@lairdil.fr. Le numéro paraîtra en juin 2026