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Appels à contribution

La prise de risque – Enjeux – Date limite : 31 décembre 2024

EDL/FLLTR n° 44

La notion de prise de risque est souvent associée à des problématiques issues des domaines de la santé, de l’entreprise, de la finance, du sport ou de phénomènes inhérents à l’adolescence. Depuis une trentaine d’années, elle apparaît de plus en plus fréquemment dans celui de la didactique des langues (Cervantes, 2013). Mais est-elle appropriée quand on parle d’enseignement/apprentissage des langues ? Selon Capron Puozzo & Cavalla (2018), la prise de risque « implique un processus, que nous relevons analogue au lâcher-prise, qui est ce passage d’une zone de confort […] à une zone d’inconfort qui peut être source d’un mal-être ou d’une anxiété ». Pour les apprenant·e·s, passer de l’usage de sa langue natale à la tentative de s’exprimer dans une langue que l’on ne maîtrise pas, s’essayer à des possibles, peut représenter une véritable épreuve. : « perdre la face » ou compromettre un résultat en risquant une évaluation négative. L’enseignant·e également prend un risque en acceptant de ne pas « maîtriser » une situation, voire de perdre le contrôle de sa classe. Il lui faut gérer l’inconnu, l’inattendu, l’incertitude quant à la réaction des élèves. De plus, les groupes du secteur Lansad à l’université changent au bout de quelques semaines, ce qui nécessite une réadaptation permanente. Entrer dans une classe peut être en soi un risque mais il faut improviser et accepter de prendre le risque de l’échec. Les relations académiques ne sont pas non plus exemptes de risques. Quels risques prenons- nous en nous opposant aux demandes ou aux contraintes institutionnelles ? Quels sont les risques inhérents à nos prises de position, ou liés à nos travaux, voire à notre identité ? Bien que la prise de risque puisse « être source de forte anxiété, car le risque d’échec, de perte de temps ou du ridicule parfois sont présents » (Capron Puozzo & Cavalla, 2018) elle est également évoquée comme une condition de progrès, de réconciliation avec l’erreur et pour amener à voir l’aspect positif du développement de l’imagination et de la créativité, comme dans le cas de l’improvisation.

Dans ce numéro d’EDL, sont attendus :

– des analyses d’expériences de prise de risque par les parties prenantes de l’enseignement- apprentissage en langue ;

– une analyse de ce qu’est la prise de risque en langues ;

– prise de risque et liberté ;

– degrés de prise de risque et conséquences ;

– tout autre développement sur ce sujet.

Soumission

Les contributions peuvent se faire en français ou en anglais, sans phase de proposition. Les articles (entre 6 000 et 10 000 mots) aborderont un des aspects de la problématique pour le numéro 44 de la revue Études en didactique des langues et devront respecter la feuille de style disponible à l’adresse http://edl-ple.simplesite.com/438385486/438385492. Ils devront être adressés par courrier électronique avant le 31 décembre 2024 à edl@lairdil.fr. Le numéro paraîtra en juin 2025.

Références bibliographiques

CAPRON PUOZZO Isabelle & Cristelle CAVALLA. 2018. Le lâcher-prise, un microprocessus conatif nécessaire à la créativité dans l’apprentissage ? Françoise Berdal-Masuy, Emotissage – Les émotions dans l’apprentissage des langues. Presses Universitaires de Louvain,129-139.

CERVANTES, Irene Marín. 2013. The role of risk-taking behavior in the development of speaking skills in ESL classrooms. Revista de Lenguas Modernas 19, 421-435.