L’accélération du temps suggère la sensation de plus en plus éprouvante, voire parfois violente, de son manque. L’intrusion de plus en plus extensive des nouveaux médias électroniques de communication dans les environnements et les espaces de l’Homme contemporain ont pour leur part contribué à l’émergence d’une nouvelle injonction : celle de la présence immédiate et de la réponse sur-le-champ sans quoi l’exclusion ou encore l’éviction de la pertinence du soi risque de contraindre à la mise à l’écart d’un monde où tout devient de plus en plus fluide. Cette colonisation digitale enjoint d’être ici et ailleurs simultanément et d’être pris, voire prisonnier, dans les flux communicationnels d’exposition du soi, limitant souvent l’interaction avec autrui à un comptage des signes iconiques de popularité. Ces évolutions soulèvent de nombreux questionnements auxquels nous vous invitons à réfléchir par vos contributions, votre présence.
- L’accélération serait-elle synonyme d’une aliénation temporelle qui nous soustrait de notre propre existence ?
- Or, la sommation de la présence immédiate et entière à tout un chacun et à tout instant peut aujourd’hui être si exacerbée que plusieurs sont contraints de démissionner et privilégient plutôt le repli sécuritaire, voire identitaire, devenu indispensable afin de se mettre en quête d’une assise personnelle perçue comme faisant défaut.
- Plus encore, la présence immédiate et permanente est-elle forcément gage de présence pleine et entière de tout un chacun, à soi, aux autres et aux choses ?
- Être présent à soi-même n’est-il pas nécessaire afin de se faire présent aux autres ?
- Est-il possible de se faire présent au monde alors que l’anxiété croissante par rapport aux enjeux écologiques, politiques ou sanitaires provoque plutôt le repli et l’emmurement ?
- Internet, ce filet numérique serait-il celui de l’emprisonnement dans un tourbillon vertigineux où la pause même temporaire signifierait une quasi disparition ?
- La reconstruction d’une réalité virtualisée participerait-elle de cet éloignement du réel, d’une fuite dans un monde calculé dans lequel la désincarnation du rapport à l’autre ouvrirait la porte à tous les possibles ?
Ce colloque sera l’occasion d’échanges, de partages et de réflextions collectives, pour lesquelles des activités spécifiques seront proposées.