Congrès international de l‘Association Française de Linguistique Appliquée (AFLA) et AILA Junior Researchers Europe – Lairdil
ONELA 2021 à Toulouse, France, réunit la manifestation des Jeunes Chercheurs d’AILA Europe et celle de l’AFLA, l’Association Française de Linguistique Appliquée. Dans la continuité des précédents colloques de l’AFLA (CRELA 2013, TRELA 2015 et PRELA 2019), le Lairdil(LAboratoire Interuniversitaire de Recherche en Didactique des Langues pour spécialistes d’autres disciplines), en collaboration avec BCL (Bases, Corpus, Langage) et CLLE (Cognition, Langues, Langage, Ergonomie), organise en 2021 ONELA, qui s’intéresse aux Outils et Nouvelles Explorations de la Linguistique Appliquée. Quel que soit l’objet de la linguistique appliquée, les usages de(s) langue(s), la traduction, l’enseignement, la linguistique de corpus ou autre, chaque chercheur·e est confronté·e à une grande diversité d’outils. Tout d’abord pour l’observation : avec quoi et comment observer ? Ensuite comment collecter, enregistrer, stocker, annoter, analyser, comprendre ces données ? Comment partager et diffuser ses recherches ? Ainsi, ONELA s’intéressera, au-delà des outils eux-mêmes, au pouvoir qu’ils ont de faciliter (ou éventuellement de compliquer) de nouvelles explorations en linguistique appliquée. Ce thème sera abordé sous quatre axes : les observatoires, l’enseignement-apprentissage, les méthodes en linguistique de corpus et la traduction-traductologie. Les approches épistémologique ou historique, plus transversales, peuvent se positionner par le biais de l’un ou plusieurs de ces axes.
Invité.e.s
Beatrice Daille
François Grin
Bryan Smith
- Axe 1 : Observatoires de langues ou liés aux langues
Les observatoires sont des instances qui se donnent comme objet l’observation systématique et détaillée de phénomènes, tant naturels que sociaux. Ils collectent et analysent des données, en vue de la problématisation des thématiques qui s’en dégagent. Depuis quelques décennies, se sont créés plusieurs observatoires français et internationaux ayant pour mission – principale ou annexe – l’observation des langues et de leurs usages. L’Axe 1 du Colloque se concentrera sur les problématiques linguistiques dans la société, vues à travers le prisme des observatoires. Quelle est la diversité des champs que ces observatoires ouvrent ? Quels sont-ils ? Comment mettent-ils leurs observations au service d’autres usagers de la recherche ? La rencontre de tous ces acteurs pourrait faire émerger des convergences, voire des synergies.
Le contexte particulier des entreprises et le recours aux ressources des observatoires, ainsi que leur mise en commun, sont susceptibles d’ouvrir des perspectives novatrices de recherche et de formation. Les thèmes des communications peuvent concerner tout aspect de la mise en œuvre des recherches dans et autour des observatoires de langues :
- Missions des observatoires de langues,
- Méthodes de recherche,
- Objets d’observation : plurilinguisme, économie des langues, mobilité et migration, langues en danger, langues moins enseignées, numérique et cyberespace,
- Politiques linguistiques, droits linguistiques,
- Langues de spécialité, usages professionnels, études de cas.
- Axe 2 : Enseignement-apprentissage
Le domaine de l’apprentissage des langues assisté par ordinateur (ALAO) s’interroge sur la place des technologies dans l’acquisition-apprentissage-enseignement des langues depuis plusieurs décennies. Si la question de l’apport du numérique continue à intéresser chercheurs, enseignants et décideurs, il est également entendu que ce qui importe n’est pas l’outil mais plutôt la médiation par les théories (de l’acquisition, de l’apprentissage, didactiques) et par les enseignants et apprenants. Les propositions de communication peuvent concerner les défis et les leviers du numérique pour les enseignants et les apprenants, la formation des enseignants aux pratiques innovantes ou encore les perspectives de recherche en didactique à l’ère du numérique, en lien avec les thèmes suivants :
- Les technologies de classe, l’enseignement hybride et à distance,
- L’apprentissage informel,
- Les outils mobiles,
- Les outils de la linguistique de corpus (data-driven learning),
- Les ressources et les pratiques éducatives libres,
- Les langues moins enseignées (régionales, langue des signes, d’héritage) et le numérique,
- La politique linguistique – les enjeux du numérique dans l’enseignement obligatoire, en LANSAD,
- Enseignements de la traduction et de la traductologie
- Formations diplômantes, non diplômantes,
- Formations publiques, privées,
- Pays à professions libres, réglementées, autres,
- Méthodes et outils pour enseigner la traduction,
- Les questions d’évaluation et de certification en lien avec le numérique.
- Axe 3 : Outils et méthodes pour la linguistique de corpus
Que les corpus soient généraux ou spécialisés, oraux ou écrits et quel que soit l’objectif de leur étude, leur analyse passe nécessairement par des outils. Il peut s’agir d’outils généraux : étiqueteurs, analyseurs syntaxiques, concordanciers, outils de textométrie, outils d’analyse distributionnelle ou d’outils dédiés à une tâche : outils d’aide à la transcription, extracteurs de terminologie, outils d’annotation…. Le choix, la mise en œuvre et la coordination des résultats de ces outils, en fonction de l’étude à réaliser, de la taille du corpus et de sa nature constituent par eux-mêmes une problématique. Par ailleurs, les bases mêmes sur lesquelles ils fonctionnent peuvent constituer des biais dans l’analyse dont les utilisateurs doivent être conscients. Dans le cadre de la linguistique appliquée, où les études de corpus tendent à se diversifier, la réflexion méthodologique sur la mise en œuvre des outils et leur prise en compte dans l’analyse des données de corpus fait désormais partie intégrante de l’étude. En effet, les outils doivent être utilisés de façon raisonnée et réfléchie, ce qui contribue à la reproductibilité de l’analyse et donne une assise scientifique aux résultats obtenus. Les propositions de résumés s’inscriront dans la perspective de l’analyse de corpus dans un objectif d’application : terminologie, planification, ontologies, analyse de la variation, langues spécialisées, communication en entreprise, linguistique forensique…
- Constitution de corpus dédiés à une tâche,
- Annotation de corpus,
- Lexicométrie et Textométrie,
- Deep Learning appliqué aux textes,
- Mise au point d’outils d’analyse de corpus,
- Analyse distributionnelle « manuelle » vs outillée,
- Méthodes outillées d’analyse de corpus : choix des outils, utilisation et interprétation des résultats,
- Limites des outils,
- Reproductibilité des analyses sur d’autres corpus,
- Reproductibilité des analyses avec d’autres outils.
- Axe 4 : Traduction, Interprétation, Rédaction
Les outils ou technologies de la traduction, en particulier avec l’avènement de la Traduction Assistée par Ordinateur, puis avec le développement récent mais exponentiel de la Traduction Automatique, ont changé en profondeur les pratiques des traducteurs. Les données traduites sont désormais collectées, stockées, réutilisées ou réutilisables à grande échelle. Quel impact sur le type de données ? Comment les retours d’expérience des utilisateurs peuvent-ils contribuer à améliorer les outils ? L’utilisation de logiciels d’analyse de corpus tels que SketchEngine, autrefois réservés aux concepteurs d’outils pour les traducteurs, se répand désormais chez les traducteurs eux-mêmes et chez les rédacteurs. Comment décrire et expliquer ces nouvelles pratiques ? Quel regard les utilisateurs portent-ils sur leurs outils ? Dans quelle mesure l’évolution des outils modifie-t-elle la nature même de la tâche de rédaction, de traduction, de révision ? Les propositions de communication pour l’axe 4 pourront tenter de répondre à ces questions, ou en soulever d’autres. Elles pourront s’inscrire dans les thématiques suivantes :
- Recherche en traduction et en traductologie,
- Méthodologie de recherche (enquêtes, comparaisons, évaluations, recueils de données, autres),
- Courants en traductologie,
- Taxonomie de la traduction (littéraire, spécialisée, technique, autres),
- Outils en traduction et en traductologie,
- Traduction Assistée par Ordinateur,
- Traduction automatique,
- Ressources, corpus, concordanciers,
- Évaluation des outils d’aide à la traduction et de la traduction automatique,
- Normes, formats, bonnes pratiques,
- Ergonomie de la traduction,
- Autre.
Format et procédures de soumission
Des propositions de 400 mots (hors bibliographie) en français ou en anglais sont à soumettre sur le site Sciencesconf avant le 15 mars 2021. Les participants peuvent proposer des communications en atelier parallèle (20 minutes de présentation et 10 minutes de questions) ou des présentations interactives avec affiches (2 sessions dédiées plus exposition pendant toutes les périodes de pause). Le choix du format dépendra du souhait de l’intervenant et du contenu. Ainsi, des recherches plus quantitatives, donnant lieu à des tableaux, graphiques ou schémas, ainsi que des présentations de dispositifs d’apprentissage pourraient être mieux adaptés à une présentation interactive, tandis qu’un contenu plus narratif se prêterait mieux à une communication orale classique. Le comité scientifique pourrait proposer aux jeunes chercheurs une aide supplémentaire afin que leur communication s’inscrit dans les attentes du colloque. Réponse du comité scientifique fin avril. Réécriture et modifications jusqu’à fin mai pour inclusion dans le programme.
Langues du colloque : anglais et français. Les communications peuvent être données en espagnol si les supports sont dans l’une des langues du colloque. Aucun interprétariat ne sera assuré.
Publications
Publication d’une sélection d’articles, en anglais ou en français, sur appel différé dans les revues Études en Linguistique appliquée (ELA) ou Études en didactique des langues (EDL)