Ax les Thermes (Ariège – France).
Le Colloque scientifique Ludovia est organisé par Culture numérique, association de chercheurs.
Le colloque est ouvert à tous les champs disciplinaires.
Les propositions sont attendues sous forme d’un résumé de 3 500 signes maximum, jusqu’au 25 avril 2021 et doivent être déposées à l’adresse :
https://ludovia2022.sciencesconf.org/submission/submit
Le contact mail est l’adresse : ludovia2022@sciencesconf.org
Pour son édition 2022, le Colloque scientifique Ludovia, lieu d’échanges et de réflexions, poursuit son exploration des problématiques posées par le numérique dans les pratiques éducatives et/ou ludiques en convoquant des approches pluridisciplinaires (sciences de l’éducation, sciences cognitives, sciences de l’information et de la communication, arts, informatique, etc.).
Les questionnements associant l’éthique et le numérique font florès dans l’espace social, les organisations et les institutions (Agostinelli, 2005 ; Balicco et al., 2018 ; Breton et al., 2007 ; Germain et Tessier, 2022 ; Naudet, 2016 ; Poullet, 2020). L’appropriation des données (Ginouvès et Gras, 2018), leurs manipulations souterraines ou peu compréhensibles pour la plupart des citoyens – phénomène généralement regroupé sous le vocable de big datas – (Cardon, 2015), les croisements de fichiers des services publics à l’heure de la pandémie et la dissémination de fausses informations sur les réseaux ne sont quelques-uns des vecteurs qui alimentent des interrogations collectives. Toutes pourraient avoir en commun la nostalgie d’un vivre ensemble dénué d’intentions cachées, d’un temps où un contrat se scellait par une parole ou une poignée de main, d’un espace de confiance et de bonnes pratiques, d’éthique, de responsabilité (Bauman, 2008/2009 ; Lipovetsky, 1992 ; MacIntyre, 1981/2013 ; Renaut, 2011). Pourtant, si ces questionnements se traduisent massivement par des discours, des revendications et des actions de résistance (Gayets, 2018 ; Hagège, 2015 ; Rosa, 2018/2021 ; Stiegler et Ars Industrialis, 2006), leur gradient ne suffit pas à endiguer les flux d’activités médiés par des interfaces numériques. Le commerce en ligne, le recours aux services publics via Internet, la multiplication des groupes privés et les comportements de nature médiatiques ont fortement pénétré le champ des activités, que ce soit par contrainte, par appétence ou par assimilation. Force est de constater que derrière les pratiques et les usages du numérique sourd une hésitation, une retenue ; comme si recourir au numérique engageait sur une pente glissante ou encore entrouvrait la porte du risque d’un non-respect généralisé de l’éthique, de la déontologie, du respect d’autrui, de la vie privée et de l’intimité.
Il est possible que le numérique n’ait fait qu’accentuer des phénomènes déjà existants. Après tout, les réseaux sociaux fonctionnaient avant l’apparition de leurs versions informatisées sur Internet, des fichiers de données clients étaient déjà réalisés pour effectuer des études marketing, des prospections par fax, par téléphone ou en présentiel par des représentants en porte à porte quadrillaient le territoire (Wolton, 2012/2015). Tous ces éléments ont interpellé tel ou tel auteur à propos de l’autorité, de la bienveillance, de la transparence, des finalités, des forces et des tensions générées par les usages, etc. (Cardon, 2010 ; Loveluck, 2015 ; Mathias, 2008). Pourtant, quelque chose semble avoir changé avec le numérique. Les temporalités et la dimension des zones d’influence engendreraient des rapports inédits entre l’échelle dans laquelle s’inscrivent le dispositif et l’éthique attendue. De même, alors que les outils immatériels ont pu être présentés comme « bons pour l’environnement » par le passé, voici qu’il faudrait désormais s’interroger l’impact énergétique de la consommation d’information et de stockage en ligne. C’est pourquoi Ludovia, colloque scientifique et université d’été, souhaite interroger les manifestations et les processus émergents de l’éthique et du numérique dans leur diversité et leurs enjeux sous-jacents. Ces questionnements rassembleront des intervenants issus des communautés de chercheurs de diverses disciplines et des gens de métier en éducation, art, information, communication, etc.
Les propositions de communication, sans être exhaustif, peuvent concerner les domaines suivants :
Ces questionnements sont des pistes non exclusives de réflexion. Toutes les propositions questionnant la dimension injonctive des applications du monde numérique seront bienvenues.