1Ce Congrès international inter-associatif se réalise à l’université de l’Algarve sous l’impulsion du réseau international des Associations et centres de recherches dans le domaine de l’Histoire de l’enseignement des langues vivantes/étrangères : l’APHELLE (Association Portugaise pour l’Histoire de l’Enseignement des Langues et des Littératures Étrangères), le CIRSIL (Centre Interuniversitaire de Recherche sur l’Histoire des Enseignements Linguistiques), la Henry Sweet Society for the History of Linguistic Ideas, la SEHL (Société Espagnole d’Historiographie Linguistique), la SIHFLES (Société Internationale pour l’Histoire du Français Langue Etrangère ou Seconde), avec le soutien de l’APEF (Association Portugaise d’Études Françaises), de l’APROLINGUAS (Association Portugaise de Professeurs de Langues Étrangères de l’Enseignement Supérieur) et du réseau HOLLT-NET. Ce réseau a eu sa première édition en 2008 à l’université de Granada et cette édition sera la deuxième qui se réalise à l’université de l’Algarve, après celle de 2016.
Aujourd’hui, à un moment où les écoles et les universités se débattent dans certains pays, notamment au Portugal, avec un corps enseignant de plus en plus vieilli (sur le point de partir à la retraite), la question du recrutement, du statut et du profil de l’enseignant.e des langues est une question brûlante. Ce congrès veut mettre l’accent sur l’héritage du passé dans la matière et apporter de nouveaux éclairages dans une perspective historique, historicisante et comparatiste sur les modalités opératoires autour de l’action pédagogique de la figure de ceux et de celles qui avaient à leur charge l’enseignement des langues vivantes/ étrangères. Il s’agit de creuser la connaissance de certaines pratiques pédagogiques promues par des acteur.trice.s (précepteur.trice.s, maître.esse.s ou professeur.e.s de langues) qui sont détenteur.trice.s de différents modèles de formation et de certains acquis transmissibles au long de leur carrière au sein du système éducatif. S’interroger sur le statut et le profil de ces acteur.trice.s éducatif.ves.s, c’est tenir compte aussi de la formation et de l’accompagnement pédagogique des enseignant.e.s ainsi que des mécanismes de diffusion des réformes éducatives et des instructions ministérielles ou autres (y compris dans les revues de spécialité, les textes officiels réglementaires ou les normes institutionnelles).
L’intérêt majeur de ces études, c’est de révéler par son existence les relations interculturelles et l’héritage des contacts avec l’Autre, avec l’étranger. Nous le savons, ces acteurs éducatifs ont traversé les frontières à la recherche de méthodes et d’outils pédagogiques qu’ils ont très souvent adaptés. Or ces contacts avec l’Autre en matière d’éducation sont encore peu étudiés, l’histoire de l’enseignement des langues restant parfois circonscrite à une perspective exclusivement nationale. Il serait donc particulièrement révélateur de voir dans quelle mesure ces pratiques influent sur le profil et la démarche pédagogique, voire la sacralisation de certains acteur.trice.s éducatif.ve.s, et cristallisent un processus de consolidation et d’intégration dans les pratiques courantes et institutionnalisées.
Sous de nouveaux auspices, il s’agit de cerner le lien entre théories et pédagogies de la langue, des textes et des discours afin de requestionner le rôle des institutions et des méthodologies dans la formation des enseignant.e.s de langues. En 2008, la SIHFLES a consacré une journée d’études aux recherches sur l’histoire du premier établissement destiné à la formation d’enseignant.e.s de français à l’étranger délivrant un diplôme d’université, fondé en 1920 à la Sorbonne par le linguiste Ferdinand Brunot : l’École de préparation des professeurs de français à l’étranger (EPPFE). En décembre 2022, le colloque international CollEX-Persée CLIODIFLE présente une exploration des archives de lEPPFE. Nous voulons poursuivre ici ce chemin vers l’étude d’autres institutions qui ont marqué le monde dans le domaine et qui ont contribué, comme celle-ci, grâce à une offre pluridisciplinaire dans la perspective d’une formation bivalente pour les enseignant.e.s de langues, à resituer l’héritage de la linguistique appliquée, des sciences du langage et/ou de la didactique des langues en vue du redimensionnement du rôle social et éducatif de la figure de cet.te enseignant.e en particulier.
En outre, la relation entre théorie et pratique implantée par les observations de classes au lycée Chaptal initiées par Louis Marchand au début du XXe siècle ouvre aussi, au sein des modèles de formation d’enseignant.e.s de langue, un terroir de recherche. Il conviendrait d’interroger cette pratique de formation innovante, en France et dans d’autres pays, et éclairer leurs implications sur la politique de recrutement des enseignant.e.s jusqu’à aujourd’hui.
Dans le cadre de ces interrogations, nous proposons aux chercheur.euse.s de développer leurs recherches, selon leurs intérêts et leurs projets en cours, sur l’un des 3 axes de recherche suivants :
– qui sont les enseignant.e.s de langues et quel est leur parcours biographique et de formation et d’expérience d’enseignement national et/ou international ?
– qui sont les enseignant.e.s/méthodologues auteur.e.s de manuels ou autres outils pédagogiques ? Comment s’opère l’importation et la circulation de ces outils pédagogiques ?
– qui sont les enseignant.e.s formateur.trice.s de langues étrangères ou secondes et quel est le profil attendu ?
– quelles institutions d’enseignement/apprentissage des langues ont accueilli les enseignant.e.s en formation ?
– quels étaient les programmes et les modèles de formation dans ces institutions ?
– quelle place doivent prendre les rapports des directeur.trice.s des institutions et les comptes rendus des enseignant.e.s dans l’histoire de l’enseignement/apprentissage des LE ? Quelle importance accorder à ces archives ?
3. Législation et modèles de formation ou comment s’adapter aux réformes
– comment la législation et les directives ministérielles intègrent-elles des modèles de formation des enseignant.e.s de langues dans les différents pays et quelles sont les influences externes subies (importation et circulation de modèles et de profils…) ?
– comment les réformes éducatives et les innovations pédagogiques au service de la formation se concrétisent-elles par la création originale et/ou l’adaptation d’outils pédagogiques ?
– comment les mécanismes de diffusion des idées pédagogiques auprès des enseignant.e.s (presse et revues spécialisées, stages de formation à l’étranger, entre autres) sont-ils redevables d’une politique éducative innovatrice ?
Coordination de l’organisation : Ana Clara Santos (Université de l’Algarve)
Soumission des propositions de collaboration ou des panels thématiques :
Date-butoir pour l’envoi des résumés (entre 200-300 mots), suivis d’une note biobibliographique : 25 février 2023
Réponse de l’avis du comité scientifique : 15 mars 2023
Programme : 10 avril 2023
Publication : Les textes des communications seront soumis à une évaluation du comité scientifique et ceux qui auront l’avis favorable de 2 expertises à l’aveugle feront l’objet d’une publication dans une revue de la spécialité indexée ou dans un ouvrage.
– Langues de communication et de publication : anglais, espagnol, français, portugais.
– Courriel : congresalgarve2023@gmail.com
– Frais d’inscription :
Membres des sociétés scientifiques partenaires : 60,00€
Doctorants : 30,00€
Autres : 90,00€