6e Congrès sarrebruckois de l’enseignement des langues étrangères
La communication d’aujourd’hui va peut-être plus clairement au-delà de toutes les frontières que cela n’a été le cas dans toute autre époque de l’histoire de l’humanité. Que ce soit via des applications telles que Skype, WhatsApp, WeChat ou LINE, via des blogs ou Instagram, les liens entre les gens sont linguistiquement plus diversifiés que jamais – un développement qui s’est vu renforcer et accélérer en temps de pandémie.
D’une part, cette évolution favorise une tendance vers l’anglais – non seulement en tant que lingua franca mondiale, ce qu’elle a été pendant longtemps, mais souvent aussi en tant que seule langue dans laquelle les gens ayant des langues maternelles différentes communiquent les uns avec les autres. Cette évolution est certainement due à l’économie linguistique, qui ne doit pas être sous-estimée à cet égard et qui est parfaitement compréhensible.
Toutefois, cette évolution est actuellement contrariée par une autre tendance. Cette tendance consiste à soutenir et à promouvoir les langues autres que l’anglais, qui sont perçues comme importantes – non pas à la place de l’anglais, mais plutôt en complémentarité avec celui-ci. Dans certains pays européens, comme la Grande-Bretagne, le chinois est largement promu depuis une dizaine d’années. En Chine, six langues étrangères (européennes et asiatiques), parmi lesquelles les élèves peuvent faire leur choix, sont actuellement proposées dans les collèges et lycées.
Ces tendances contradictoires montrent aussi que la communication doit être fonctionnelle. Cela signifie également qu’elle doit être économique, de sorte qu’il peut être suffisant pour les interlocuteurs d’avoir une seule langue commune – généralement l’anglais – à leur disposition. En même temps, pourtant, le sentiment semble gagner du terrain, selon lequel la maîtrise d’une seule langue étrangère conduira à un certain appauvrissement culturel, qui ne peut être inversé une fois qu’il est allé trop loin.