Le rêve ou le souhait de beaucoup de doctorants… mais ce n’est pas simple, en particulier quand on est didacticien des langues.
1. Ce qui est nécessaire
1.1. La qualification
Elle seule permet de candidater, on peut se représenter après un échec, beaucoup ont retenté et fini par obtenir la qualification et un poste.
1.2. Une bonne thèse
L’idéal est d’avoir obtenu les félicitations mais ce n’est pas impératif, ne pas se stresser inutilement si on ne les a pas. Dans certaines universités on ne donne pas ou plus de félicitations et chacun sait que leur attribution peut être aléatoire. Par contre une mention « honorable » au lieu de « très honorable » est rédhibitoire.
L’important est d’avoir un bon rapport de soutenance. Les pré rapports seront oubliés après la soutenance mais le rapport de soutenance vous suivra longtemps en territoire français.
1.3. Quelques publications et communications
Une condition impérative elle aussi. Essayer de trouver des revues ou endroits aussi reconnus que possible. Toujours privilégier une communication qui sera suivie d’une publication qu’une communication seule. Ou alors proposer à publication sous un titre légèrement différent le contenu de la communication.
Attention aux titres des contributions : toujours penser que dans le CV les titres se suivront à côté du titre de la thèse. Il faut donc impérativement varier et ne jamais reprendre le titre de la thèse tel quel. On peut (et on doit) « recycler » sa thèse dans différentes communications et publications mais les titres doivent être diversifiés et faire sentir une approche différente. Il y a différents chapitres ou volets à une recherche et, même en restant dans le cadre de sa thèse, on peut aborder différents aspects, avoir différents points d’entrée.
Les titres doivent rester « académiques » dans un premier temps du moins. Si on débute dans la carrière mieux vaut ne pas se permettre de titres trop humoristiques par exemple. Rester sobre !
2. Ce qui est utile
Avoir ce qui sera considéré comme une « bonne » expérience sera pertinent évidemment.
Ne pas oublier que pour une candidature à un poste de maître de conférences il s’agit d »une expérience de chercheur plus que d’enseignant. Un maître de conférences est un enseignant chercheur et le recrutement se fait le plus souvent sur la base des besoins de l’équipe de recherche prévue plutôt que sur les enseignements à assurer. Ne pas oublier que, d’une manière générale, dans l’université française, la recherche prime sur l’enseignement (y compris pour un poste de FLE). Si l’on est spécialiste des TIC on peut toutefois avoir un avantage, car on sera considéré comme ayant une compétence encore « rare ».
Donc mettre en avant tout contact ou appartenance à une équipe de recherche reconnue et essayer de prendre de tels contacts si possible (difficile si on est simplement docteur, il faut le reconnaître, en tant que doctorant on est d’office membre de l’équipe de son directeur mais une fois « simple » docteur on ne peut plus être officiellement membre d’une équipe, si on a changé de directeur on peut mettre en avant les deux équipes éventuellement). La mention de l’appartenance à un groupe de réflexion peut être utile.
Toute participation à un projet de recherche reconnu sera également utile.
La participation à l’animation d’une société savante (Acedle par exemple) peut être un (petit) atout, y faire allusion en tout cas pour étoffer son dossier.
Avoir été ATER est évidemment important, c’est une voie « normale » d’entrée dans le monde universitaire. Là on peut jouer sur son expérience au niveau de l’enseignement et (dans une moindre mesure) de la recherche. On saura que vous avez déjà enseigné à un public étudiant.
Des charges de cours ou tout autre poste devant des étudiants seront également des plus.
Avoir enseigné à un autre niveau, dans le secondaire pourra être pertinent également : on sait ce qu’enseigner veut dire.
Avoir réussi un concours de recrutement du secondaire, si possible l’agrégation évidemment, donnera une impression favorable.
3. Ce qui est spécifique à chaque candidature
Ne pas oublier que chaque poste est différent des autres et qu’il faut jouer sur sa spécificité. Il est important de bien examiner les profils et d’adapter son dossier en conséquence
On peut avoir sa chance si on a un dossier plus solide en enseignement qu’en recherche dans un endroit où l’on recherche prioritairement un enseignant plus qu’un chercheur (cela sera rare mais peut exister).
On pourra être retenu face à un candidat au dossier plus solide si l’on correspond mieux au profil (on est spécialiste de TIC et l’opposant est spécialiste de théâtre par exemple, alors qu’il s’agit d’un poste avec FAD).
4. La concurrence et la persévérance
La concurrence est rude, il faut bien le savoir, il n’y a pas de postes pour toutes les bonnes thèses et tous les bons dossiers. Certains postes peuvent être affichés comme relevant de la didactique mais conduire à un recrutement sur des bases de recherche n’ayant rien à voir, de fait, avec la didactique.
Il est courant de devoir « faire » plusieurs campagnes de recrutement avant de trouver quelque chose. La persévérance sera en général appréciée, on aura montré un réel désir d’entrer dans le monde universitaire et une louable résistance face à l’échec antérieur. Le tout est évidemment de réussir à continuer d’étoffer un dossier de recherche sans avoir de poste… Pas de recette miracle hélas, c’est la lutte !