EDL/FLLTR n° 42
Entre lire entre les lignes, lire en diagonale ou encore lire dans les pensées ou le marc de café, savoir lire, et surtout comprendre ce que l’on lit, est un vaste sujet. Lire en langue étrangère est une compétence inévitable de l’expérience universitaire et professionnelle. Il est généralement considéré que la compréhension de l’écrit nécessite des compétences et connaissances complexes, parmi lesquelles pouvoir décoder les formes graphiques, accéder au sens d’un grand nombre de mots, déduire le sens à partir de l’information grammaticale, utiliser une panoplie de stratégies, s’appuyer sur ses connaissances personnelles, évaluer, intégrer et synthétiser les informations, maintenir ces processus de façon fluide sur une longue période et, enfin, utiliser les informations du texte de façon appropriée et conformément aux objectifs.
Selon Castellotti (2019), on comprend “à partir de la personne qu’on est déjà, avec sa /ses langues, son expérience du monde” même si on ne comprend “jamais complètement” et encore moins “parfaitement […] Et on ne peut espérer et faire l’effort de ‘comprendre’ que s’il y a des enjeux liés au sujet dont on vise la compréhension”.
Depuis plusieurs décennies, la notion de genre de texte et ses particularités sont mises en avant lors de la formation en langues étrangères, que cela soit les genres accessibles, tels que la carte postale ou la recette de cuisine, les genres plus complexes, tels que les textes à caractère explicatif, descriptif, narratif, ou, enfin, les textes professionnels ou académiques, tels que les textes argumentatifs ou scientifiques. Par exemple, Swales (1981) a souligné l’importance de comprendre les étapes structurelles récurrentes (moves) qui sous-tendent l’article de recherche afin d’en faciliter la lecture.
Dans l’environnement Lansad, il est possible d’inciter les étudiants à la lecture en langue étrangère. Par exemple, Beaupoil-Hourdel et al. (2017) proposent une séquence pédagogique à partir des dispositifs narratifs (storytelling devices) dans le but de faciliter la compréhension et réduire l’anxiété. Décuré (2018) analyse les habitudes de lecture d’étudiants scientifiques et préconise la mise en place de programmes de lecture intensive. Nombreuses et variées sont les expériences dans l’enseignement, ce qui montre le bien-fondé de développer cette activité dans le secteur Lansad.
La réflexion sur “lire en langue étrangère” peut se décliner selon différents axes.
– Épistémologique – Que veut dire “comprendre”? Quelles sont les constructions des représentations lors de l’acte de lire? Quelle évolution de notre compréhension des processus de la compréhension de l’écrit?
– Méthodologique – Comment évaluer cette compétence? Quelle différence avec la compréhension de l’oral?
– Linguistique – Quels freins linguistiques selon la discipline ou le type de texte? Quelle influence de la langue parentale ou l’intercompréhension entre les langues?
– Technologique – Quel effet de l’omniprésence du numérique? La technologie apporte-t-elle une innovation propice à la lecture?
– Pédagogique – Quelles motivations de lire? Comment choisir les textes à lire? Quelles stratégies mettre en œuvre? Quelles évaluations?
Les contributions peuvent se faire en français ou en anglais, sans phase de proposition. Les articles (entre 6 000 et 10 000 mots) aborderont un des aspects de la problématique pour le numéro 42 de la revue Études en didactique des langues et devront respecter la feuille de style. Ils devront être adressés par courrier électronique avant le 31 décembre 2023 à edl@lairdil.fr. Le numéro paraîtra en juin 2024.