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Présenter une proposition pour un colloque

1. Un exercice qui peut être délicat

Rédiger un résumé pour un colloque n’est pas aisé quand on manque d’habitude. Il faut savoir montrer, en quelques lignes, que l’on est solide, que l’on a monté une recherche, une réflexion, intéressantes pour d’autres chercheurs et donner une idée précise de la présentation. La longueur est très différente de ce que l’on pratique dans une thèse où tout est très détaillé, ici il faut faire mouche en peu de lignes et susciter l’intérêt pour un exercice que l’on va devoir réaliser en un temps très limité par rapport à un chapitre de thèse. Il faut donc entrer dans un autre genre de texte et en saisir l’essentiel.

2. Résumé pour colloque et résumé d’article de revue

Un résumé pour un colloque est très semblable à un résumé d’article de revue. En parcourant le résumé on voit si on a envie de lire le texte en entier ou pas, on veut avoir une idée du cadre de référence des auteurs, du contexte de leur travail mais surtout des conclusions auxquelles arrive le texte. Imaginez la personne qui va lire une proposition de communication et donner un avis favorable ou défavorable. Elle est dans une position très similaire.

3. Le titre du résumé

Attention au titre ! Dans un CV les titres des différentes communications et publications vont venir les uns en dessous des autres, ils doivent donc être aussi différents que possible. Il faut avoir de l’imagination et diversifier même si on parle largement de la même recherche, celle de s a thèse par exemple. Si le colloque auquel on postule propose une thématique, on a toujours intérêt à essayer de partir de cette thématique pour « orienter » sa présentation, il est en général stimulant d’avoir à prendre comme point de départ une perspective « imposée » de l’extérieur. Si cela est impossible, il ne faut pas s’inquiéter inutilement : dans la plupart des colloques le thème donné est indicatif et on peut intervenir même si on a choisi une problématique autre.

4. Les dangers de la présentation générale de la recherche

Un danger à éviter est de faire une présentation « générale » trop longue du contexte ou de la recherche. Le risque est d’autant plus grand quand on s’appuie sur sa thèse. On ne va pas juger un projet (de thèse ou de recherche) mais une proposition de communication, donc des résultats qui vont être présentés (le terme n’étant pas toujours à prendre au sens le plus strict évidemment). Il faut donc susciter l’intérêt du comité de sélection pour ce qui sera dit, il faut montrer que l’on va raconter quelque chose d’intéressant pour le public du colloque et donner le sentiment que la présentation orale sera correctement construite et scientifiquement valable dans ses conclusions plus que dans ses prémisses. Si plus de la moitié du résumé est consacrée au cadre du travail plutôt qu’aux points précis qui seront développés on n’aura pas envie de prendre le risque d’accepter une communication dont on ne sait pas assez.

5. Les parties de l’exposé proposé

L’idéal est de bien montrer, dans l’ordre prévu si possible, les points que l’on va aborder, les parties de l’exposé. Ainsi les évaluateurs peuvent voir s’il est raisonnable d’attendre un exposé sur les points mentionnés dans le temps imparti et ont une idée de la qualité scientifique du contenu. Procéder en ayant cela à l’esprit, permet d’éviter d’annoncer que l’on va parler en 20 minutes de ce qu’il vous faudrait au moins 45 minutes pour aborder, même rapidement.

6. L’original et le général

Il faut toujours garder à l’esprit qu’il est certes nécessaire de donner une idée du cadre du travail (contexte et cadre théorique) mais que les auditeurs n’auront pas envie d’entendre pour la centième fois un résumé des principes de telle théorie ou approche. Ils veulent entendre ce qui est propre à celui qui communique, ce que ses données ont apporté de spécifique, ce qu’il y a d’original dans sa perspective ou ses résultats. Penser à sa thèse peut être éclairant. On peut y avoir rencontré la même difficulté, trop de temps passé sur le cadre théorique et pas assez sur l’analyse des données ou l’explicitation des choix et on est gêné en fin de course ou bien le directeur ou le jury en font le reproche. Il faut montrer que l’on a des références théoriques ou méthodologiques mais se centrer sur son apport original.

7. Quand les résultats ne sont pas encore là

Une question récurrente : que faire quand il faut envoyer le résumé à l’avance et que les résultats ne sont pas encore là ? Pas (trop) de problème, on indique que les données sont en cours d’analyse ou en train d’être collectées et que l’on va examiner tel et tel aspect à partir de tel point de vue (normalement donné auparavant). La bonne surprise sera éventuellement que le jour du colloque vous aurez peut-être des éléments non attendus à montrer.

8. Changer le titre au moment de la communication

Il arrive régulièrement que quelqu’un change son titre entre moment de l’envoi du résumé et celui de la communication. Le chercheur a envoyé le résumé sans avoir travaillé à fond l’exposé (c’est assez normal…) et au moment de rédiger il constate qu’un autre titre lui conviendrait mieux et il change. C’est une manœuvre possible mais pas à recommander surtout si l’on est encore « jeune » dans le métier. Cela donne quand même un sentiment de travail pas assez préparé au niveau du résumé. On peut toujours annoncer d’une manière ou d’une autre le « nouveau » titre à un moment de l’exposé, par une pirouette dans la conclusion par exemple (cet exposé aurait pu s’intituler…).

9. Appel à communications, appel à contributions écrites

Ce qui est dit ci-dessus s’applique largement à un appel à contributions pour une revue ou un livre dans le cas où l’on demande d’abord un résumé du texte (c’est souvent le cas pour les appels pour des numéros thématiques).